Mes écrits
| 29 Mars | Lettre à mon cher moi
Bonjour mes petites fleurs !
J'avais envie de vous faire un article un peu différent, sur quelque chose de plus personnel, quelque chose qui expliquerait pourquoi et comment je suis devenue celle que je suis. C'est assez dure pour moi, car je suis quand même quelqu'un de très introvertie, mais il faut que ça sorte. Donc je vais le faire sous forme de lettre, une lettre à moi-même, à mon moi passé comme à mon moi futur.
Petite note : je ne me plains pas, je fais juste le bilan avec moi-même. Certes, je risque d'être négative, mais c'est ma vision des choses.
Chère moi,
Pourquoi suis-je devenue ce que je suis aujourd'hui, quelqu'un de renfermée, de négative ? Comment ce fait-il que je n'ai plus du tout confiance en moi, alors que plus petite, j'en avais trop, ça débordait, ça dégoulinait ? Et pourquoi est-ce que j'ai pris l'habitude de tout foutre en l'air ? Je vais essayer de répondre à ces questions, même si ça risque de me faire mal.
Petite, j'étais assez réservée, mais à la différence d'aujourd'hui, c'est que j'étais sûre de moi. Je pensais que tout ce que je faisais, c'était mieux que tout le monde et que je pouvais me débrouiller sans l'aide de personne. J'avais d'excellents résultats scolaires, de bons amis, une famille aimante et unie. Puis j'ai grandi. Je suis passée au collège.
Je pense que ça m'a perturbé : un plus grand établissement, plus de gens, des professeurs avec lesquels on n'est pas du tout proche ... Tout ça m'a donné un sentiment d'insécurité. Au début, j'ai essayé de me raccrocher à mes "amis". Mais on n'était plus du tout dans la même classe. Un fossé s'est créé, et il n'a fait que s'agrandir au fil des années. Je me suis ensuite raccroché à d'autres gens, mais j'avais juste l'impression d'être leur ombre. Je n'étais personne. En plus, à cette période, mes résultats scolaires ont chuté. Je n'arrivait pas à me trouver une place. Et un jour, je me suis isolée. Et j'ai douté. De ma capacité à être avec les autres. De mes capacités scolaires. J'avais des rêves, mais ils se sont brisés. Et en plus, l'adolescence a été un passage très difficile pour moi. J'ai commencé à avoir de gros conflits avec mes parents. C'est normal, tu me diras, mais sur le moment, ça fait mal. Je me suis sentie abandonnée par les autres. Et je me suis repliée sur moi, et j'ai commencé à jouer aux jeux vidéo. Au début, c'est juste un peu. Mais les sims m'ont permis de rêver, de me créer un univers, une vie meilleure. Mais peu à peu, le virtuel à étouffé la réalité. Je pouvais passer tout mon temps à jouer. J'en suis même arrivée à ne plus manger et ne quasiment plus dormir. Et un jour, j'ai eu une prise de conscience. Ne me demandez pas comment c'est arrivé, peut-être à cause (ou plutôt grâce) à quelque chose que j'avais lu, vu ou imaginé quelque part, mais je me suis dit que ça ne pouvait plus durer. Je me laissais dominer par mes histoires, je n'avais plus de vie. J'ai alors décidé de tout reprendre à zéro, ailleurs, avec d'autres personnes. Voilà d'où me vient ma capacité de tout foutre en l'air, de tout recommencer (et c'est vite devenu un défaut).
J'ai alors pris la décision de déménager, de recommencer ma vie à Lyon. J'ai un peu influencé la décision de mes parents en sortant des arguments comme : "ce serait moins loin de ton travail, tu serais moins fatigué le soir, on se disputerait moins, ..." Et ça a été le cas. J'ai donc déménagé à Lyon il y a bientôt sept ans. Je voulais découvrir autre chose. Et puis j'ai souvent rêvé de partir de cette campagne où on se sent vite isolé, où les gens te considère comme une étrangère juste parce que ton père n'est pas de la région. C'est très dur. J'ai fait ma troisième dans un collège de Lyon, à Bellecombe. Ce qui était bien, c'est qu'il était à seulement deux minutes de l'appartement. Fini les longs trajets en bus (que j'ai toujours détesté). Et ce collège était moins grand que celui d'avant. Et bizarrement, j'ai trouvé que les lyonnais étaient plus ouverts d'esprit. Personne ne m'a jugé, moi, la fille banal et solitaire, qui passait son temps au CDI à lire des bouquins. Et je suis devenue l'"amie" de tout le monde. Je connaissais tout sur le collège. Car les gens font plus confiance à une personne introvertie qu'extravertie. Quand ils étaient à côté de moi, ils abordaient des sujets parfois très sensibles. Mais comme je ne colportait ni ne répétait rien, je suis devenue l'épaule sur qui ont vient s'épancher (même si ce n'est qu'une image). En fait, je n'ai jamais regretté cette année. C'est plus tard que je me suis parfois dit que je n'aurai peut-être pas dû déménager.
Le lycée a été une période assez difficile. Je ne m'étendrais pas dessus trop longtemps, car la blessure est encore à vif. Et pourtant, ça fait trois ans que je n'y suis plus (déjà). Mais on va dire que c'est là, je pense, où j'ai perdu toute confiance en moi. Le Lycée du Parc m'a déstabilisée. Il est trop élitiste. Et c'était une sphère infernale. Moins tu as de résultats, plus ils t'enfonce. Et plus ils t'enfoncent, moins tu as de résultats. Rappelle-toi, mon cher moi, de ne jamais mettre mon enfant dans un établissement scolaire aussi épouvantable que celui-là.
Bref, à la fin de la terminale, j'ai du faire un choix. Certes, je sortais d'un Bac S, donc toutes les protes m'étaient ouvertes. Mais ça a été difficile. Je ne voulais pas continuer dans les sciences. Et puis je ne voulais pas me spécialiser. Pour ne faire comme personne (ah, parfois, je regrette mon esprit de contradiction), j'ai choisi de faire une licence en droit. Oui, j'étais très intéressée par ce que je faisais (et je voulais absolument être avocate, pour défendre les cas indéfendables), mais je sentais bien que ce n'était pas fait pour moi. Et certains cours étaient juste inintéressants. J'ai arrêté au bout de deux semestres, sans passer les partiels de ce dernier semestre. Puis je me suis réorientée. Dans l'esthétique, cette fois. Mais là, j'ai été mal conseillée. Je voulais juste être maquilleuse professionnelle, spécialisée dans les effets spéciaux. En vrai, il faut juste faire une école spécialisée, et ne pas perdre son temps dans l'esthétique. Et je me suis encore réorientée.
J'ai toujours voulu savoir dessiner. Les effets spéciaux m'ont toujours tentés. Je savais manipuler un ordinateur avant de parler. J'adore les films, les jeux vidéos, les images (fixes ou animées). Je me suis dit que finalement, pourquoi ne pas tenter l'infographie 3D. Et je suis là aujourd'hui. J'ai du mal, car je n'ai pas du tout confiance en moi, en ce que je fais. Et je n'arrive pas à finir ce que j'ai commencé. La preuve, c'est que au moment où j'écris ces lignes, je repousse le moment de continuer le projet TATOUM. J'arrive pas à me dire que je vais y arriver, que ce sera le meilleur rendu de tous les temps. Mais il faut que je m'accroche. Il y a des personnes qui croient en moi. Je ne dois pas les décevoir.
Pour résumer, mes petites fleurs, ayez toujours confiance en vous, quelques soient les pressions extérieures, les pensées des autres, leur jugement. Faite les choses pour vous. C'est votre avenir qui est en jeu. Et surtout faites ce qui vous plait. Si vous avez de tout plaquer pour partir à l'autre bout du monde, faites le. Ne soyez pas frustrer.
Cet article est un peu décousu, mais il a été fait avec le coeur. Je vous dit à bientôt dans un prochain article et vous souhaite tout le bonheur du monde ! Ciao !
| 5 Février | Les filles du feu
Je regardais autour de moi, désorientée. Mais où étais-je arrivée ? J’étais tranquillement assise dans mon salon, en train de boire une tasse de thé quand tout à coup je me suis sentie aspiré dans un trou sans fin.
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« Ma fille, que je suis content de te voir ! »
Ces mots, j’avais tellement rêvé de les entendre ! Mais pas dans de telles circonstances. Me retrouver enchaînée, sur une table qui ressemblait à s’y méprendre à une table de torture (ou je n’y connaissais rien) avec pour bourreau un homme aussi laid qu’imposant, je n’ai jamais imaginé ça, même dans mes cauchemars les plus fous. Et cet homme me dit qu’il est mon père ! Quelle belle blague ! Et il croyait que j’allais le croire ! Je suis peut-être un peu simple d’esprit, mais pas aussi naïve que ça.
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« Mon cerveau n’arrive pas à analyser ce qu’il vient de se passer ! Je me trouvais il y a à peine une seconde attachée face à une créature épouvantable qui se prétend être mon père, tu arrives comme par magie devant moi, tu me prend dans tes bras et « pouf », retour à la case départ, mon salon ! Qu’est-ce que ça signifie ! Réponds-moi Stan, et arrête de sourire comme ça, je ne trouve pas ça amusant, mais alors pas du tout !
- Ah … Ce que j’aime te voir en colère, ça me rappelle de très bons souvenirs …
- Ce n’est pas le moment ! Alors, réponds !
- Je ne peux rien te dire, petite … Ce n’est pas à moi de te répondre … »
Je vis dans ces yeux que ce n’étais pas la peine d’insister, il ne me répondrait pas. Mais je ne lâcherai pas l’affaire tant que le voile ne serait pas levé.
[30 Août] Monsieur, votre fille est folle !
Au moment où je vous parle, je suis dans un immense champ. Des épis de blé se balancent au grès du vent et s’étendent à perte de vue. Mais je ne suis pas seule, perdue dans cette immensité. Près de moi, j’aperçois Rosamunde. C’est une adorable petite fille, que j’ai inventée quand j’avais dix ans. Depuis ce temps, c’est mon amie. Elle est la seule qui me connaisse vraiment. Dans les moments insupportables, elle m’attend, silencieuse, comme une ombre. Mais je n’ai jamais pu la toucher. A chaque fois que je m’approche un peu trop près, elle disparaît. Je suis donc obligée de me satisfaire de la situation, même si j’aimerais beaucoup plus. Mais j’ai toujours eu besoin de toucher pour ressentir les choses. Avec Rosamunde, c’est très difficile. Je ne suis jamais arrivée à connaître ses sentiments. Mais je me suis habituée à sa présence, mystérieuse, presque fantomatique. Soudain, le vent se lève. Plus un bruit ne se fait entendre. Tout le champ retient son souffle. Je suis triste car je sais que Rosamunde va disparaître. Chaque fois que l’air s’agite, elle me quitte. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi. Le vent a toujours annoncé son départ. Je me retrouve seule et je n’aime pas ça. J’ai peur de la solitude.
Le vent disparaît comme il est apparu. Les oiseaux se remettent à chanter. Un chat coure dans les herbes. Il essaie d’attraper un papillon. Il se retourne vers moi et me regarde. Il m’invite à le suivre. Un énorme sourire apparaît sur son visage. Je n’ai jamais apprécié les gens qui sourient. Ca me met très mal à l’aise. Je détourne les yeux. Et là, je vois Jupie, ma Jupie qui nous a quittés bien trop tôt. Il faut dire que quand elle est partie, mon monde c’est écroulé. C’est là que j’ai découvert mon petit coin de paradis. Elle me regarde avec ses yeux remplis d’amour, ceux qui me font prendre conscience que j’existe au moins pour quelqu’un. Je l’aime de tout mon cœur. Elle fait partie de moi, et réciproquement. Nous ne formons qu’un, un esprit dans deux corps différents. Mais tout à coup, elle tourne la tête, et s’éloigne en courant. Je l’appelle, mais elle ne me répond pas. Je me retrouve une nouvelle fois seule, abandonnée par le seul être au monde que j’estime plus que moi-même. Il n’y a plus que moi dans cette immense champ. Le chat aussi est parti. Les herbes hautes m’entourent, m’étouffent. Je me sens petite, minuscule même. Mes paupières se font lourdes et je défaille. Je me sens tomber, légère comme une plume. Tout devient flou autour de moi. Puis c’est le trou noir.
*
Mes sensations reviennent. Je prends conscience de mes jambes, de mes bras, de ma tête et de mon corps entier. Je sens que ce dernier repose sur quelque chose d’assez dur. Je sens mon propre poids et l’effet de la pesanteur. Je sens mon sang circulant dans mes veines. Je sens mes muscles. Et petit à petit, je perçois les sons. J’entends un bip régulier. Et des voix. Elles sont fortes. Très fortes. Mais je ne comprends pas ce qu’elles disent. Je veux savoir, mais mon corps ne réagit pas. Je me concentre sur mes yeux. Ils sont ce qu’il y a de plus précieux. Sans la vue, je ne suis rien. J’essaie de soulever mes paupières, sans grand succès. Mais après plusieurs essaie. J’arrive à soulever un petit peu les paupières. Je distingue deux silhouettes. Une grande, forte et musclée. Et l’autre, petite, bossue, drapée de blanc. Je me concentre un peu plus. Je veux savoir ce qu’il se passe. Pendant ce temps, mon ouïe s’affine. J’arrive à distinguer quelques mots comme « docteur », « ma fille », « malade ». Ce dernier mot est le déclencheur. Mes yeux s’ouvrent en grand.
« Docteur, qu’est-ce que vous avez fait à ma fille ?
- Nous avons sécurisé la pièce.
- Mais pourquoi l’avoir attachée ? »
Attachée ? Je suis attachée ? En effet, en regardant bien autour de moi, je remarque que je suis allongée, les mains attachées aux barreaux du lit. Je ne comprends pas la situation. Pourquoi je suis attachée. Qu’est-ce que j’ai fait ? Mais je ne peux pas poser la question. Je n’arrive pas à parler. Aucun son ne sort de ma bouche.
- Votre fille est dangereuse, monsieur. Dangereuse pour les autres mais aussi pour elle-même. Monsieur, votre fille est folle ! »
Non, ce n’est pas possible. Je m’agite. Je tente désespérément de me dégager de mes entraves. Mais c’est peine perdue. J’essaie quand même de me dégager. Soudain, je sens que quelque chose me perce la peau. Un liquide chaud en sort. Je ne sais plus pourquoi je m’agitais. Je me sens bien dans ce lit. Mais quelque chose me dérange. Dans un coin de mon esprit, un mot clignote. Folle. Mais je ne me rappelle plus ce qu’il signifie.
« C’est pour son bien que nous faisons cela, monsieur. »
Mon père se met à pleurer. C’est la première fois que je le vois dans cet état. Ca me touche vraiment. Mais la raison m’en échappe complètement.
« Monsieur, venez avec moi et allons faire un tour dans le jardin. »
[29 Août] Les autres
Vidéo ajoutée le 29/08/14 à 17:48
Pour premier sujet, je vais aborder le problème des autres. Il sont nécessaire, mais ils peuvent parfois être un handicap ...
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[27 Août] Lettre à B.
Je sais ce qu’il me manque : le contact avec les autres. J’ai toujours été renfermée sur moi, j’ai du mal à aller vers les autres. Pourtant, j’aime les autres. Je sais, ça peut paraître paradoxal, mais j’ai peur d’aborder les gens. Je ne sais pas comment m’y prendre et du coup, je m’y prends comme un manche. B., tu m’as permis d’entrevoir quelque chose que je me refusais de voir. Grâce à toi, je me rends compte que j’ai besoin de vous, mais surtout de toi. J’ai découvert que j’avais envie de quelqu’un de très différent de moi à mes côtés. Car c’est vrai, il faut se le dire, nous n’avons rien en commun. Je fais des études, tu travailles. Tu préfères faire quelque chose qui te fais bien gagner ta vie alors qui te plait comme décorateur, je préfère faire quelque chose qui m’intéresse que passer ma vie à faire un travail qui au fil du temps me répugnera. Tu aimes les voyages, je préfère rester chez moi à m’occuper les mains. Je vis chez mes parents, tu vis seul. Et plein d’autres choses encore. Mais surtout, tu as peur de t’engager, moi, j’ose, peu importe si je me prends des portes. Pourtant, je sens que tu peux m’apporter quelque chose, que nos vies peuvent se croiser. Certes, tu ne veux pas qu’on soit plus qu’amis. Je n’en demande pas tant. Ton amitié pour moi sera plus que précieuse. Je ne sais pas si ça va marcher, mais en même temps, je ne me pose pas de questions, j’agis et je me les poserais après, comme toujours. Je suis une personne qui est à l’écoute de son cœur et là, il me dit d’accepter tout ce que tu me proposes, même si ça me fait mal.